Bernard Simeone | Liens, sites et bibliographie

Bernard Simeone est décédé en 2001

"remue.net avait souvent accueilli ses chroniques, ses réflexions, et dernièrement, une méditation sur Pierre Michon. Une furie de travail compensait la morsure, et, depuis quelques semaines, ce silence qu’on n’osait pas troubler. Ce soir on relira les plus belles traductions italiennes de Bernard. Textes et liens concernant Bernard Simeone sur site Verdier , sur site J-M. Maulpoix (en particulier sur Dupin et Zanzotto)
François Bon, le 15 juillet 2001.

Dans Cavatine, son dernier livre :

Dans Turin. Parmi un million d’autres. Et cette autre parmi les dernières phrases de Pavese : "Tu t’étonnes que les autres passent à côté de toi et ne sachent pas, quand toi, tu passes à côté de tant de gens sans savoir, cela ne t’intéresse pas, quelle est leur peine, leur cancer secret ?" [...] En chaque mort disparaît, avec une conscience, le monde et son évidence aveugle. Règle atroce et pourtant on y devine, aux heures les plus lucides, autre chose que l’effroi. Peut-on dire une beauté inhumaine ? À la pointe du deuil, il y a cette cruauté, le réel, qui ne détruit pas l’amour mais en éprouve la vérité. À la pointe du deuil il il y a trois phrases qui me traversent. J’ai aimé. J’ai commis la violence. Je suis seul. Et sur l’invisible balance, aucune ne pèse plus que les autres.
Cavatine, éditions Verdier, mars 2000, p. 120.

Bernard Siméone est sur le sitedes éditions Verdier

Sur le site de l’Arald

Il est aussi accueilli par Jean-Michel Maulpoix

"Transmettre suppose fidélité, devoir. Deux mots qui contraignent. Si fidélité il y a dans l’écriture, c’est envers une polysémie essentielle, une ambiguïté. Si devoir il y a, c’est d’oeuvrer à la communauté par la voie paradoxale de la solitude, aux frontières périlleuses de l’hermétisme et de l’extrême délégation (donnant à lire je m’en remets au monde, à son possible accueil de ce qui fut écrit en lui mais aussi malgré sinon contre lui, puisque l’écriture, qui compte approfondir une présence au monde, donne provisoirement - et quel que soit l’orgueil d’une telle position - congé à ce dernier)."

Bernard Siméone, né à Lyon en 1957, est écrivain, traducteur et critique (à La Quinzaine littéraire - Paris -, à L’Indice - Turin - et au Mensuel littéraire et poétique - Bruxelles). Il dirige aux éditions Verdier la collection de littérature italienne Terra d’altri et collabore à de nombreuses revues françaises ou étrangères - notamment Les Temps modernes, Lettre internationale, Po&sie, la Polygraphe.

* Bibliographie : Figures de silence, roman, éd. Jean Honoré, 1983 - Courir à nouveau, récit, Curandera, 1984 - Eaux-Fortes, nouvelles, Flammarion, 1985 - Éprouvante claire, poésie, Verdier, 1988 - Une inquiétude, poésie, Verdier, 1991 - Mesure du pire, poésie, Verdier, 1993 - Acqua fondata, un parcours italien, Verdier, 1997 - Lecteur de frontière, chroniques italiennes, Paroles d’Aube, 1998 - Cavatine, récit, Verdier, 2000 -

* Traductions de l’italien : une cinquantaine de volumes ; principaux auteurs traduits : des poètes, Umberto Saba, Mario Luzi, Giorgio Caproni, Vittorio Sereni, Alfonso Gatto, Sandro Penna, Franco Fortini, Luciano Erba, Franco Buffoni, Gianni D’Elia, Giovanni Raboni - des prosateurs et romanciers : Francesco Biamonti, Anna Maria Ortese, Luca Doninelli, Silvio D’Arzo

23 avril 2002
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